De nationalité française, né en 1942, Jean Claude Thoret s’oriente très tôt vers les cultures d’ailleurs. Passionné de jazz, il découvre les arts premiers au Musée de l’homme et dans les galeries parisiennes.
Séduit par l’approche des surréalistes (André Breton, Michel Leiris) curieux des arts « exotiques », il décide de devenir ethnologue et suit les cursus offerts au Musée de l’homme et plus tard à l’EPHE (Ecole pratique des hautes études), 1964-1966.
Un séjour au Tchad en 1966, et à l’université d’Abidjan (RCI) de 1969 à 1975 contribuent à renforcer sa connaissance des sociétés d’Afrique. Il fait une nouvelle expérience en Equateur dans le cadre du PNUD en 1976, s’intéressant aux populations afro-équatoriennes.
Au cours de ces séjours parmi des populations en pleine mutation, il s’attache à enrichir les contenus scientifiques écrits par une abondante collecte d’images photographiques.
De nouveau à Paris, il est nommé, en janvier 1977, directeur de l’école d’architecture de Paris la Villette ( ex UP6) poste qu’il occupe jusqu’en 1987, créant le premier laboratoire de recherche sur Anthropologie et Espace dans cet établissement. Par la suite, il intègre la direction de l’architecture au Ministère de la Culture.
Son goût des voyages l’entraine au Mexique de 1994 à 1998 pour diriger l’Institut français d’Amérique latine, (IFAL), puis au Sénégal, de 1998 à 2002 pour diriger le Centre Culturel français de Dakar.
C’est à la fin de sa carrière au Ministère de la Culture à Paris qu’il décide de revenir au Sénégal consacrant son activité sur la mise en valeur et la diffusion des œuvres de Oumar LY ,photographe de Podor, récemment décédé, par l’organisation de la première exposition de ses photos à Dakar (mai 2009), et ensuite sur sa propre production photographique orientée vers le patrimoine culturel matériel (architecture/habitat) et immatériel (rites et manifestations festives au Sénégal, les notions d ‘élégance).
Après deux ans de fréquents contacts avec les danseurs de Simb gaindé ( simbkat), il offre dans l’exposition « Le Masque du Lion » un premier inventaire des décorations faciales des danseurs de Simb, soulignant leur beauté plastique, découvrant ainsi l’existence d’un théâtre urbain issu de la tradition.
Préconisant l’urgence de collecter par l’image animée ou fixe, ce qu’il reste d’un monde culturel en profonde mutation, il aspire à ce qu’un plan de collecte soit mis en œuvre au plus vite pour enrichir les archives et garder une mémoire iconographique de sociétés menacées par l’uniformisation culturelle, dans une démarche d’anthropologie visuelle.
Jean Claude THORET vit et travaille à Dakar.